TOP 6 : Les oeuvres détournées par la pop-culture

Aujourd’hui on fait le point sur la relation floue entre l’art et la pop culture.

D’après Wikipédia, la culture populaire représente une forme de culture dont la principale caractéristique est d’être produite et appréciée par le plus grand nombre, à l’opposé d’une culture élitiste ou avant-gardiste qui ne toucherait qu’une partie aisée et/ou instruite de la population.

L’art, tel que nous l’entendons aujourd’hui a tendance à être plus accessible au public, avec le pop art, la bande dessinée, le cinéma, ou encore le street-art… La définition de l’art s’est élargie pour laisser place à une plus grande liberté de sujets et de supports. La culture n’est donc plus forcément réservée aux  élites.

Cependant le clivage existe toujours dans la pensée commune, on s’intéresse alors à cette différence profonde entre culture populaire et art au sens traditionnel, peuple et bourgeoisie, grossièreté et raffinement… Cette alliance créé une forme d’expression nouvelle qui joue sur cette limite.

1. « Le David » de Michel Ange & « St Mathieu » de Caravage

On commence avec Marco Battaglini, un artiste du Costa-Rica qui mélange avec talent l’univers du Street Art et de la Pop Culture avec les peintures classiques de la Renaissance, elles-mêmes inspirées par l’esthétique de la Grèce antique. Des compositions magnifiques et une réflexion intéressante sur les contrastes temporels et les barrières culturelles et linguistiques.

 

L’œuvre original s’agit du David de Michel Ange.  Il mesure 4,34 mètres de hauteur (5,14 mètres avec le socle), David est représenté avec, une fronde (lanière de cuir servant de lance pierre) à la main, juste avant son combat contre le géant Goliath. Ici notre beau David se retrouve dans un milieu plus urbain, entouré de graffiti. Un homme moderne ? Ou homme subissant le consumérisme ? Sa nudité est cachée par un slip Armani, il est recouvert de tatouage, et il a abandonné sa fronde pour un coca.

 

L’œuvre originale est Saint Mathieu et l’Ange de Caravage. Ce tableau montre Saint Matthieu en train de rédiger son évangile sous la dictée d’un ange. A droite on retrouve ce bon vieux Saint Mathieu plongé dans un univers encore une fois très urbain avec pour fond un graffiti plein de références à la pop culture. L’œuvre ainsi détournée possède une toute autre aura, ici Mathieu pourrait être un créatif en plein délire. On peut voir écrit en petit sur son bureau : l’imagination crée la réalité

 

2. « La dame à l’hermine » de De Vinci

 

La Dame à l’hermine de Léonard de Vinci est une  toile réalisée entre 1488 et 1490. Cette toile représente la maîtresse du Duc de Milan, il lui aurait offert cette toile comme cadeau d’adieu avant son mariage à une autre noble. Le présent est flatteur puisque l’hermine est un signe de pureté et de raffinement. A droite on reconnaît évidemment Daenerys Targaryen  (Daenerys du Typhon, Reine de Meereen, Mère des Dragons, Briseuse de Chaînes etc…etc…etc.) Bien vu de la part de l’artiste Giorgia Lenzi, puisque notre Khaleesi subit de nombreuse injustice dans la série Game of Thrones, sa légitimité au pouvoir est souvent remise en question, comme peut l’être celle d’une maîtresse. Cependant elle va largement faire ses preuves et imposer le respect, elle représente aussi la pureté avec ses cheveux d’argent et sa bienveillance innée. Les trois bébés dragons sont presque aussi mignons que l’hermine présente dans l’œuvre d’origine

3. « Portrait de l’artiste » par Van Gogh

 

L’œuvre qui est œuvre détournée ici par David Barton est un autoportrait de Vincent Van Gogh intitulé, Portrait de l’artiste,  peinte en 1889  (Ironie du sort : Van Gogh ne sera considéré comme un artiste qu’après sa mort). Van Gogh réalisera près 43 autoportraits. Dépressif notoire, il paraît évident que l’expression de son intériorité torturée lui était vitale.  Le personnage qui parodie cet autoportrait est ce bon vieux Willie le jardinier, un personnage culte de la série Les Simpson ! Une comparaison amusante lorsqu’on sait que Willie est un personnage à la personnalité instable, cédant très facilement à la colère ou à la mélancolie. L’air de famille est troublant…

4. Les memes

 

 

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« Quand ta maman t’amène à l’église mais que tu reste un métaleux « 

 

Cette œuvre Byzantine correspond au courant de l ’art médiéval, qui couvre un ensemble large de temps et de lieux, sur plus de 1000 ans d’histoire de l’art en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord… Cette œuvre représente le Christ, elle fait partie des mosaïques les plus célèbres subsistant est dans l’Église de la Sainte-Sagesse dans l’ancienne Constantinople. Ce geste de la main  a bien évidemment une signification religieuse – le père, le fils et le Saint Esprit.

Vous l’avez sans doute compris, la blague repose sur la signification moderne de ce signe des cornes. C’est le chanteur de Heavy Metal, Ronnie James Dio, du groupe Black Sabbath qui a pour la première fois exécuté ce geste, qui a véritablement conquit la planète métal. A l’origine, il explique que ce signe était utilisé par sa grand-mère, très croyante, pour chasser le mauvais-oeil, que cela lui a plut et qu’il l’a utilisé dans tous ses concerts,

 

5. « Le cri » d’Edvard Munch

 

Le Cri est une œuvre expressionniste de l’artiste norvégien Edvard Munch réalisée entre 1893 et 1917.  Symbolisant l’homme moderne emporté par une crise d’angoisse existentielle, elle est considérée comme l’œuvre la plus importante de l’artiste.

Cette œuvre a inspiré de nombreuses parodies, des séries comme Mr Robbot ou Rick&Morty qui mettent en scène des personnage profondément angoissés et en opposition avec le système.

6. « American Gothic » de Grant Wood

 

Le dernier mais pas des moindres… American Gothic est un tableau peint par Grant Wood en 1930 faisant partie de la collection de l’Institut d’art de Chicago. Wood a été inspiré par un chalet conçu dans le style néogothique avec une fenêtre supérieure caractéristique et il a décidé de le peindre avec « le genre de personnes qu’il imaginait devoir vivre dans cette maison. »

Ce tableau est certainement le plus détourné dans la pop culture, on le voit notamment dans le générique de série « Desperate Housewives ».

La première parodie sert principalement à casser l’image stricte et austère du tableau original, on peut dire que c’est un détournement « facile » mais efficace.

 

 

Ici le chanteur de métal Marilyne Manson aux côté de Marilyne Monroe, deux figures phares de la pop culture qui ont chacun fait l’objet de scandales et de rumeurs sulfureuses. Le dernier détournement dont nous parlerons représentent les personnages en tant qu’espions de la CIA, c’est ici une critique du gouvernement Américain et de la société de surveillance. C’est un vice moderne, comme le sont le conservatisme et l’asservissement des femmes, deux caractéristiques omniprésentes dans l’œuvre originale.

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